Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Expression Citoyenne
27 novembre 2011

ENERGIE SOLAIRE EUROPE/SAHARA

 

Comme pour toutes les idées que nous partagerons dans ce blog, je vous propose de « voter » pour ou contre. Supposez que comme dans les républiques antiques, vous, citoyen, ayez le droit de légiférez. Soutiendriez-vous cette idée ou non?
Pour votez il suffit de me m’envoyez un mail en précisant l’objet du vote assorti d’un Oui (je soutiens) ou d’un Non (je ne soutiens pas)

Bonne lecture, analyse, discussion et vote.

 

 On entre ici dans le volet énergétique de mes idées. Et plus précisément sur la partie production. Mon parti pris est clair, on doit impérativement remplacer graduellement nos sources de production d’énergies dangereuses pour l’humain et pour sa planète par d’autres sources.

Parlons ici de l’énergie solaire et d’une solution possible qui réglerait en un choix quasi toute la problématique. Alors rêve, réalité ou au moins projet crédible ?

 Hsbc, nous titille sur cette idée en nous placardant dans une des ses pubs 

 affiche_sahara_a4

Mais est ce une grosse arnaque d’un vil banquier ou est ce fondé ?

Le physicien Gerhard Knies, inspirateur du projet TREC (Trans-Mediterranean Revewable Energy Cooperation) nous apporte une partie de la réponse : "Les déserts chauds couvrent environ 36 millions de km2 sur les 149 millions de km2 de terres émergées de la planète. L'énergie solaire frappant chaque année 1 km2 de désert est en moyenne de 2,2 térawattheures (TWh), soit 80 millions de TWh par an. Cela représente une quantité d'énergie si considérable que 1 % de la surface des déserts suffirait pour produire l'électricité nécessaire à l'ensemble de l'humanité."

 

LA QUESTION EST DONC  :Et si le soleil du Sahara alimentait l’Europe en électricité ! ?

LA REPONSE : oui c’est possible et même au-delà. Un vingtième de la surface du Sahara couverte de capteurs solaires suffirait à approvisionner la planète en électricité (la consommation mondiale est d’environ 18 000 TWh/an) ; Et on pourrait aller au-delà : chaque km2 de désert reçoit annuellement « une énergie solaire équivalent à 1,5 million de barils de pétrole. La surface totale des déserts sur la planète entière fournirait plusieurs centaines de fois l'énergie utilisée actuellement dans le monde couvrir 0,3% des 40 millions de km2 de déserts de la planète en centrales thermiques permettrait de couvrir les besoins électriques de la planète

Waouh on peut donc rêver !, voyons ensemble si ce rêve est réalisable, à quel cout, par qui, comment, quand …. Mais aussi, quels en sont les inconvénients potentiels

 

1. LA SOLUTION A L’ŒUVRE :

1.1  Le projet Desertec

Le concept prévoit la construction, sur le territoire des Etats d’Afrique du Nord, de centrales thermiques solaires qui devraient couvrir 15 % des besoins énergétiques de l’Europe, en 2050. Les centrales solaires thermiques utilisent des centaines de miroirs pour concentrer la lumière du soleil dans l'eau. Cela produit de la vapeur d'eau qui peut à son tour faire tourner les turbines. Et ce sont ces turbines qui génèrent l'électricité. Les centrales solaires thermiques à concentration sont donc particulièrement adaptées pour des régions chaudes et sèches comme le désert du Sahara une technologie connue sous le nom d'Energie Solaire Concentrée (ESP).

1.2 Qu’est ce que DESERTEC 

 Le concept fut développé à l’origine par la Coopération transméditerranéenne pour l'énergie renouvelable (TREC pour Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation), aujourd'hui connue sous le nom de Fondation DESERTEC, qui vit elle-même le jour en 2003 sous les auspices du Club de Rome et du Centre national de recherche sur l'énergie en Jordanie (NERC). Les « pendants » industriels de la fondation sont respectivement la Dii GmbH (fondée sous le nom de Desertec Industrial Initiative) et MedGrid, lesquels visent à promouvoir l'implantation du concept DESERTEC dans la région EU-MENA (Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord).

 

1.3 Le bénéfice attendu

Le Sahara reçoit deux fois plus de soleil par an que l'Europe, de quoi fournir de l'énergie verte en grande quantité à des milliers de foyers et d'entreprises. Une chance à saisir pour l'Union européenne qui a pour objectif de consommer 20% d'énergies renouvelables d'ici 2020, contre 8% aujourd'hui. Le Centre aérospatial allemand estime qu'un tel réseau pourrait avant 2050 fournir plus de 50 % des besoins en électricité de la région EU-MENA

 

2. COMMENT SA MARCHE 

le projet vise à connecter plusieurs grandes centrales solaires thermiques et peut-être d'autres installations d'énergies renouvelables (fermes éoliennes) entre elles ainsi qu'au réseau de distribution de l'électricité qui alimente l'Afrique du Nord, l'Europe et le moyen-Orient, ce réseau pouvant être optimisé via une approche de type SuperGrid.

plan energie solaire

2.1 Pour la production 

La technique envisagée est celle des centrales solaires thermodynamiques à concentrateurs, c'est-à-dire utilisant des miroirs paraboliques pour produire de la vapeur d’eau à très haute température et sous forte pression, qui fait tourner une turbine et un alternateur produisant de l’électricité. Ce type de centrale est capable de fournir de l'électricité même la nuit, grâce à un stockage de chaleur (réservoir de vapeur ou de sel fondus). En outre la répartition de l'appel de puissance sur une période quotidienne plus longue permet d'augmenter l'utilisation des générateurs et de réduire leur dimensionnement, ce qui réduit l'investissement pour la même production.

2.2 Pour le transport de l'électricité

Les concepteurs du projet espèrent pouvoir utiliser de nouveaux types de lignes Haute Tension (lignes de transmission modernes en Courant Continu Haute Tension ou CCHT ou HVDC) devant permettre de transporter l'électricité sur de grandes distances avec beaucoup moins de pertes en ligne (3% pour 1 000 km) qu'avec les lignes classiques à courant alternatif, et presque sans pollution électromagnétique.

2.3  Pour le stockage 

Une partie de la production d'électricité peut être utilisée pour pomper l'eau vers des lacs de montagne en Europe, qui en possède beaucoup. Cette eau peut ensuite générer de l'électricité à la demande, permettant de faire face aux pic de demande.

 

3. EST-CE  RENTABLE

3.1 Combien cela coûte à construire

Le projet engendre évidemment des dépenses très importantes puisqu’il faudrait non seulement construire la centrale solaire à concentration mais aussi les réseaux permettant d’acheminer l’électricité en Europe. L’addition totale pourrait s’élever à 400 milliards d’euros, selon une étude réalisée par le German Aerospace center, dont 45 milliards pour les réseaux.
Dans cette optique, la DII est en train de terminer une étude de faisabilité et espère entamer la construction de sa première centrale d'ici 2013. Un groupe distinct d'entreprises appelé Transgreen, créée en juillet 2010, travaille également sur les projets concernant les milliers de kilomètres de lignes à haute tension qui seront nécessaires à l'exécution de cette transmission d'envergure sous la mer Méditerranée.



3.2 combien cela coûte pour produire

Selon les calculs du consortium, les coûts de l'électricité solaire sont actuellement quatre fois plus élevés que les centrales au charbon ou au gaz par kilowattheure, qui voudra de cette énergie verte mais coûteuse? Evidemment, en cas de réussite, les coûts diminueront et cette énergie renouvelable pourra concurrencer les énergies fossiles.

 

3.3 ce coût est il rentable pour l'humanité

Même si cela représente un coût très élevé, il faut considérer le projet Desertec comme un investissement sur le long terme permettant au final de réaliser d’importantes économies. "Aujourd'hui, une centrale solaire thermique produit l'électricité à un coût situé entre 0,14 et 0,18 euro par kilowattheure (kWh). Si une capacité de 5 000 mégawatts (MW) était installée dans le monde, le prix pourrait se situer entre 0,08 et 0,12 euro par kWh, et pour 100 GW, entre 0,04 et 0,06 euro par kWh", précise Franz Trieb.

Les écologistes allemands ont salué le projet, tout comme Greenpeace. L’ONG a d’ailleurs affirmé que le projet Desertec rendra « superflues la construction de nouvelles centrales thermiques et la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires ».

  

4. LES RISQUES ET LES MOINS

=> Certains dénoncent le risque d'une nouvelle dépendance énergétique des pays du nord à l'égard de grands pays pétroliers et gaziers  

Possible mais on est déjà dans cette situation et cela équilibrerait avec le gaz russe, Donc on ne pourrait etre que moins dependant.

=> le risque que les populations locales profitent moins du projet que celles du nord 

Desertec ne se limitera pas à la production d’énergie : il participera aussi au développement des pays en créant de nombreux emplois locaux, s'appuyant sur l'expérience de la main d'œuvre locale acceptant de travailler dans les conditions très difficiles du désert

 => vulnérabilité d'un tel réseau face au risque terroriste 

risque réel mais present dans tous les autres systemes de production et d'exploitation

=> surmonter des équilibres politiques fragiles 

Evidemment, depuis la révolution tunisienne, une question taraude les esprits: Desertec, conçu au temps des régimes dictatoriaux de Tunisie et d'Egypte, est-il remis en question par le "printemps arabe"? Paul van Son, le Néerlandais qui dirige DII, ne le croit pas. Dès le 4 mars, il a publié une déclaration que son équipe présente toujours comme la référence sur le sujet. Certes, "les changements politiques actuels risquent d'entraîner des retards dans la planification des premières installations", mais ils ne remettent pas Desertec en cause

=> D'autres craignent des impacts pour l'environnement , comme un niveau important de la consommation d'eau pour le refroidissement, modification de la météorologie locale ou même du climat

Concernant la consommation en eau des centrales, les promoteurs de DESERTEC indiquent qu'il est possible de construire des usines de dessalement de l’eau de mer, solution qui à son tour suscite des craintes de perturbation des écosystèmes littoraux via une augmentation de la salinité induite par les rejets de saumure. Il est à ce stade difficile de préciser quels pourraient être les impacts des émissions de vapeur d'eau. .Par ailleurs, les émissions de CO2 pourraient être réduites de 4,7 milliards de tonnes d’ici 2050, soit six fois la production annuelle de l’Allemagne

  

 

5. VA T’ON LE FAIRE ?

 


Mais le projet risque vite de rester coincé à l'un ou l'autre niveau de décision et d'une grande réalisation, on risque vite une division en une série de petits projets. Certains pays européens pourraient sortir du consortium pour conclure des accords plus rapides avec les fournisseurs d'Afrique du Nord.

Le Maroc, par exemple, a déjà annoncé des projets de construction pour des centrales solaires vouées à son propre usage. Mais le pays a besoin de subventions, il pourrait donc faire équipe avec l'Espagne ou la France pour recevoir une aide financière en échange d'une part de la production.

centrale solaire maroc

Mais en fait le projet DESERTEC n’est pas qu’un projet global, Basé à Munich, le consortium Desertec Industrial Initiative (DII), chargé de créer d'ici à fin 2012 les conditions techniques, juridiques et économiques de cette ambition, met cependant en garde. Pour ses responsables, il ne s'agit surtout pas d'un grand projet "à 400 milliards", mais d'une interconnexion de nombreux projets locaux, une trentaine, précisent-ils. Ainsi le Maroc vient-il d'être choisi pour la construction d'une première centrale solaire de 500 mégawatts.

Pour le faire il faudra en sus des accords géopolitiques nécessaires, les partenaires du projet doivent :

  • trouver des sites qui ne soient pas des dunes et qui soient assez proches de la mer et de nœuds (existant ou futurs) du réseau électrique ;
  • produire un réseau électrique sûr et assez interconnecté ;
  • tester et entretenir des installations qui seront soumises à des tempêtes de sable et à des chocs thermiques importants
  • veiller à étudier et régler ou compenser les impacts environnementaux et en termes de consommation d'eau.

 

6. ET LA France DANS CE PROJET :

Plutôt boudé par les Français, à l'exception de Saint-Gobain SOLAR.



7. EN CONCLUSION

Sans que cela soit dit explicitement, deux événements récents ne peuvent que conforter Desertec: le soutien financier que le G 8 à Deauville, les 26 et 27 mai 2011, a décidé d'accorder aux pays en voie de démocratisation; Et L'abandon du nucléaire en Allemagne et en Suisse et sa remise en cause un peu partout en Europe bénéficient à Desertec.

 

Alors maintenant donnez votre avis et decidez si vous le mettriez dans votre programme ou non ?

 

Publicité
Publicité
Commentaires
H
Ce projet est grandiose et exceptionnel, à une époque ou on ne voit pratiquement plus de grand projet. Il est une réponse excellente au problème de l'énergie chère et polluante, il permet une coopération très intéressante entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Quel scandale que la France ne soit pas partie prenante dans ce projet ! Il est pratiquement absent des médias français ! Etonnez-vous que l'Allemagne prenne le leadership industriel et économique !
Publicité
Derniers commentaires
Expression Citoyenne
  • Tribune d’échange d’idées pour faire avancer notre monde. On n’a pas tous le temps de militer ou s'engager, mais on à tous le droit et le devoir de réfléchir à des solutions pour que demain soit meilleur pour nous et nos enfants. Alors partageons nos idées
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 822
Publicité